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Bulletin sur les négociations #13 : La dernière offre de McGill est bien en deçà de l'inflation et des demandes des AE

Dernière mise à jour : 7 mars

Lundi, 26 février 2024


Comité de négociation des auxiliaires d'enseignement et membres réguliers participant à la séance de négociation.

Le lundi 26 février, l’AÉÉDEM et McGill se sont rencontrés une fois de plus pour une autre session de négociations d’une nouvelle convention collective (CC) pour les auxiliaires d’enseignement (AE). Le comité de négociation de l’AÉÉDEM (Nada El Baba, Dallas Jokic et Nick Vieira) et le conseiller en négociation des AE (Jean-Philip Mathieu) ont été rejoints par le conseiller syndical Sébastien Boisvert de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ), affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Un certain nombre de membres de la base de l’université se sont également joints à eux, tant en personne que par le biais de Zoom.


Ces dernières sessions ont donné lieu à des conversations difficiles. Lors de notre session du mardi 13 février, l’AÉÉDEM a identifié les priorités de ses membres sur les questions monétaires : (1) protéger les salaires réels contre l’inflation passée et future, (2) rattraper les salaires des meilleures écoles U15, (3) introduire les soins de santé, et (4) empêcher la situation où les inscriptions au premier cycle augmentent ou restent les mêmes alors que les heures d’AE sont réduites. L’AÉÉDEM a apprécié que, lors de cette réunion, McGill ait clairement indiqué qu’elle était en mesure d’aborder au moins l’un de ces points : la protection des salaires contre l’inflation. Il s’agit là d’un signe encourageant après l’impasse substantielle dans laquelle se trouvaient les sessions précédentes. Reconnaissant cette nouvelle volonté de négocier, le mardi 20 février, l’AÉÉDEM s’est préparée avec une contre-proposition globale abordant les points de nos demandes monétaires et non monétaires et écartant les points de moindre priorité. Notre contre-proposition officielle du 20 février a clarifié notre position : l’AÉÉDEM dispose d’une certaine flexibilité quant à l’évolution de nos salaires, en fonction de la solidité de l’offre de McGill sur d’autres points prioritaires. McGill a exprimé une certaine déception quant au fait que la proposition globale de l’AÉÉDEM n’avait pas abandonné certaines de nos autres priorités, mais nous avons précisé que nous faisions preuve d’autant de flexibilité que notre mandat le permettait et la discussion a néanmoins été fructueuse. Les parties ont discuté de la manière dont nous pourrions administrer les fonds de soins de santé, ce que l’AÉÉDEM a développé dans sa nouvelle contre-proposition. Nous avons également discuté sérieusement et en détail de l’importance de l’indexation des heures d’AE. McGill a accepté de venir à la réunion suivante avec sa propre proposition. 


L’AÉÉDEM a précisé à McGill que nos membres attendent une offre qui prenne au sérieux les priorités centrales de notre mandat sur les salaires, les soins de santé, l’indexation des heures des AE, et la protection des AE contre le harcèlement. Nous avons également précisé que nos membres nous ont mandatés pour tenir un vote de grève d’ici la semaine du 11 mars. Si McGill veut vraiment éviter une grève, il est grand temps de présenter une offre substantielle. Nous avons abordé la réunion de cette semaine avec l’espoir que McGill présenterait une offre qui tiendrait compte d’au moins quelques-unes de ces priorités. 


Dans ce contexte, la proposition de McGill du 26 février a été une grande déception. L’offre initiale de McGill, faite il y a quelques semaines, ne comprenait rien sur les soins de santé, rien sur les ajustements au coût de la vie, rien sur l’indexation des heures d’AE, et une augmentation de 1,25 % la première année, suivie de 1 % les années suivantes. L’offre de McGill du 26 février ? Presque identique. Rien sur les soins de santé, rien sur les ajustements au coût de la vie et rien sur l’indexation des heures d’AE. L’offre de McGill sur les salaires : 2,25 % la première année, puis 1,25 % les années suivantes. Cette offre ne suggère pas que l’employeur prenne au sérieux les revendications des AE ni le calendrier de négociations. Alors qu’un vote de grève se profile à l’horizon, il est extrêmement décevant de constater que McGill n’est pas prête à mettre sur la table des chiffres sérieux, à tout le moins.


Nous avons clairement exprimé notre position : si nous mettons de côté notre déception de ne pas voir d’autres éléments prioritaires dans la proposition de McGill, 2,25 % n’est pas une réponse à l’inflation. C’est loin d’être le cas. Lors des sessions précédentes, McGill a identifié notre priorité de protéger les salaires de l’inflation comme étant un élément qu’elle pouvait aborder. Le 26 février, McGill a fait valoir que sa nouvelle proposition ne correspondait peut-être pas à l’inflation, mais qu’elle la prenait en compte. Mais comme nous l’avons déjà souligné, l’inflation à Montréal s’est élevée en moyenne à 5,9 % et a culminé à 7,1 % au cours de l’année académique 2022-2023. En outre, elle s’est établie en moyenne à 6,7 % et a culminé à 7,6 % au cours de l’année civile 2022. Elle s’est établie en moyenne à 5,1 % et a culminé à 6,6 % en 2023. La dernière fois que l’inflation à Montréal s’est approchée de 2,25 %, c’était il y a trois ans, en mars 2021. La nouvelle proposition de McGill signifierait que les AE continuent de voir leur pouvoir d’achat et leur capacité à joindre les deux bouts réduits au fur et à mesure que leur contrat se prolonge. Cela signifie des banques alimentaires, le renoncement aux soins de santé, et un niveau d’éducation moins élevé à McGill. 


Pire encore, la proposition de McGill en matière de salaires est inférieure à ce qui a été négocié lors de la signature de notre dernière convention collective. Elle est, par cette définition, inférieure aux normes. Elle est également inférieure à ce qui a été convenu lors des récentes négociations du Front Commun, où les parties sont parvenues à un accord sur la manière de lutter contre l’inflation extrême. En cette période de grèves massives et de forte organisation syndicale, y compris au Québec, les critères de ce qui constitue une bonne affaire sont plus élevés que jamais. 


McGill a justifié son offre en décrivant sa structure financière. Elle a décrit le déclin du financement gouvernemental des universités et le financement comparativement plus faible des universités québécoises par rapport aux autres institutions canadiennes. Nous convenons que le sous-financement des universités par le gouvernement est un problème majeur et que la dépendance à l’égard de l’augmentation des frais de scolarité (en particulier pour les étudiants internationaux) et des dons a eu un impact négatif sur l’éducation. Cependant, les AE ne représentent qu’une petite partie du budget de fonctionnement de McGill, soit environ 13 millions de dollars par an, alors qu’ils dispensent une grande partie de l’enseignement aux étudiants. McGill a les moyens d’investir dans l’éducation et de s’assurer que les AE ne luttent pas pour survivre. Bien que nous soyons d’accord sur le fait que le gouvernement devrait mieux financer les universités, McGill a à la fois la capacité et la responsabilité de financer l’éducation, et un contrat d’AE équitable en fait grande partie.


Cette offre d’une simple augmentation de 1,25 %, comme on nous l’a proposé il y a quelques semaines, à 2,25 %, survient alors que les AE voteront sur l’opportunité d’une grève dans moins que deux semaines. D’ici là, nous n’avions initialement prévu qu’une seule session de négociation supplémentaire avant un vote de grève. Sur l’insistance de l’AÉÉDEM, deux autres réunions ont été programmées. L’AÉÉDEM a fait tous les efforts possibles et a eu les conversations difficiles nécessaires pour essayer de trouver un accord. Du point de vue de l’AÉÉDEM, McGill ne fait manifestement pas preuve de la même volonté. 


Peu après cette dernière session, McGill a demandé un conciliateur pour les négociations. Lorsque deux parties en négociation sont dans une impasse, l’une ou l’autre peut demander l’intervention du Secrétariat du travail pour aider à la médiation. L’AÉÉDEM et McGill ont également eu recours à la conciliation lors des négociations de notre dernière convention collective. La conciliation permet aux deux parties de prendre du recul et d’examiner la situation dans son ensemble, et pas seulement les questions qui ont déclenché l’impasse. L’intervention d’un médiateur tiers peut également ouvrir des perspectives différentes et des voies pour aller de l’avant. 


Au cours de la semaine du 11 mars, les AE pourraient voter la grève. Puisque nous sommes toujours en négociation, les AE auront toujours le dernier mot sur toute proposition que nous recevrons de McGill. 


Votre comité de négociation fera tout ce qui est en son pouvoir pour trouver une entente. Pendant que les deux parties cherchent un conciliateur, nous avons prévu des séances de négociation les jours suivants : 

  • le lundi 4 mars à 12 heures,

  • le mardi 5 mars à 12 h.


Nous espérons sincèrement que McGill se présentera à ces séances prête à faire le travail nécessaire pour trouver une entente. Voulez-vous assister aux négociations ? Inscrivez-vous pour vous joindre à nous, en présentiel ou par zoom, ici ! 


Enfin, comme nous l’avons déjà dit, nous gagnons ce pour quoi nous sommes prêts à nous battre et il faudra mettre toutes les mains sur le pont pour obtenir le contrat qui changera notre vie et dont nous avons besoin et que nous méritons. Voulez-vous assurer que nous gagnons ? Inscrivez-vous à la formation pour devenir un organisateur de l’AÉÉDEM ici !


Unis, nous négocions ; divisées, nous mendions !


Amour et solidarité,

Vos comités de négociation et de soutien à la négociation

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